[Communiqué Intersyndicale de l’ESR] Loi immigration : un recul inacceptable des droits des étranger·es

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Dénoncée par l’ensemble des organisations syndicales et étudiantes, les ONG, les associations de défense des droits des étranger·es ainsi que la Défenseure de droits, la Loi Immigration de G. Darmanin vient d’être adoptée par le Parlement, par les parlementaires de la majorité présidentielle, LR et le RN, main dans la main.

Cette loi xénophobe vise à instaurer une multitude de dispositions législatives contre les immigré·es. : remise en cause du droit du sol pour les enfants nés en France de parents étrangers, facilitation des refus et retraits des titres de séjour, délai de 5 ans requis pour le droit de perception des allocations familiales et des aides personnalisées au logement pour les étranger·es non-européenne·nes qui ne travaillent pas, contre trente mois pour les autres, pouvoir discrétionnaire pour les préfets de régularisation des travailleuses et travailleurs sans-papiers dans les métiers dits “en tension”.

Dans notre secteur, cette loi ferme les portes de l’université et des organismes de recherche en introduisant des régressions intolérables pour les droits des étanger·es et notamment pour les étudiant·es, mais aussi pour les salarié·es de nos établissements. Elle renforcera la précarité des personnes étrangères vivant en France.

Pour les étudiant·es étranger·es, cette loi durcira les conditions d’accès à l’enseignement supérieur et la recherche avec notamment :
■ le dépôt d’une caution de retour obligatoire pour pouvoir étudier,
■ l’inscription dans le code de l’éducation de frais de scolarité différenciés 16 fois plus élevés pour les étudiant·es et doctorant·es étranger·es hors UE,
■ le contrôle accru et la possibilité de retrait de la carte de séjour portant la mention « étudiant »,
■ le contrôle renforcé des visas long séjour,
■ la mise en place de quotas d’étudiant·es étranger·es

Cette loi est une rupture majeure pour notre pays. Les universités et les organismes de recherche doivent rester des lieux d’accueil et d’émancipation pour toutes et tous, sans conditions de nationalité ou préférence nationale.

Pour nos organisations, il n’est pas possible de voir ces dispositions appliquées aux étudiant·es et personnels étranger·es, comme il n’est pas possible que l’ensemble de cette loi, qui reprend les thèses et les revendications historiques de l’extrême droite comme la préférence nationale, soit mise en œuvre.

Nous appelons l’ensemble des étudiant·es et des personnels de l’ESR à se mobiliser et à participer aux rassemblements unitaires organisés partout en France pour que cette loi xénophobe, raciste et discriminatoire ne soit pas promulguée et pour en exiger le retrait pur et simple.

Paris, le 21 décembre 2023

SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SNEP-FSU, CGT FERC-SUP, SNTRS-CGT, CGT INRAÉ, FO ESR, SGEN-CFDT, SUD éducation, SUD Recherche, SUP’Recherche-UNSA, SNPTES-UNSA, ITRF BiO-UNSA, A&I-UNSA, FAGE, FSE, Union Étudiante, UNEF, Solidaires Étudiant.e.s.

18 décembre : renforçons les droits des migrant·es

Communiqué de la FERC CGT [Télécharger]

Voir également la liste des rassemblements du 18 décembre

Depuis des mois, G. Darmanin est en quête d’une majorité pour faire passer une énième loi sur l’immigration afin de durcir, une nouvelle fois, l’accueil des migrant·es en France.

  • Alors que de plus en plus de réfugié·es économiques, climatiques, de guerre, … sont contraint·es de fuir leur pays ;
  • alors que dans plus en plus de villes, des collectifs se montent pour dénoncer la situation de familles avec des enfants qui dorment à la rue ;
  • alors que durant les mois d’été, les familles sans-papiers sont expulsées des logements d’accueil d’urgence ;
  • alors que les mort·es perdurent sur les routes et mers de l’exode,

le gouvernement stigmatise toujours plus les étranger·es, déroulant le tapis rouge à l’extrême-droite.

D’abord présentée au Sénat, la droite s’est fait un plaisir de durcir la loi encore plus qu’elle ne l’était. Suppression de l’Aide Médicale d’État, renforcement de l’étude au cas par cas de la régularisation des travailleurs et travailleuses sans papiers, y compris dans les métiers sous tension, régularisation strictement encadrée où la décision finale relève du pouvoir discrétionnaire du préfet. En matière de nationalité : allongement des délais de mariage et de communauté de vie pour l’accès à la nationalité par mariage, perte du droit du sol en cas de défaut d’assimilation, exclusion du bénéfice de l’acquisition de la nationalité par droit du sol des mineur·es condamné·es à une peine de 6 mois de prison, renforcement des conditions d’acquisition de la nationalité pour les mineur·es étranger·es né·es dans certains territoires ultramarins de parents étrangers, allongement du délai de résidence de 5 à 10 ans pour la naturalisation, augmentation du droit de timbre pour le dépôt d’une demande de naturalisation. Le texte prévoit le renforcement des conditions d’accès au regroupement familial par le rehaussement de l’âge minimal dont doivent disposer un·e étranger·e et son/sa conjoint·e (de 18 à 21 ans) ainsi que l’exclusion des aides personnelles au logement des prestations prises en compte pour apprécier les ressources. Et pour les jeunes migrant·es : modification des critères d’attribution d’un titre de séjour pour les jeunes majeur·es pris·es en charge par l’aide sociale à l’enfance avant l’âge de 16 ans, dépôt d’une caution pour l’obtention d’un premier titre de séjour « étudiant », majoration des droits universitaires pour les étudiant·es extracommunautaires.

Comme elle dénonce le tri social opéré entre les élèves et les étudiant·es, la FERC CGT refuse une société où on trie et où on met en concurrence les travailleur·ses entre elles et eux quelle que soit leur origine. Face aux fantasmes sur l’immigration, elle réaffirme le principe d’égalité et d’unité du salariat. Les travailleur·ses migrant·es font partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays, ils et elles ne doivent être ni ignoré·es, ni méprisé·es, ni jeté·es en fonction des besoins court-termistes du patronat et l’ensemble des enfants a le droit à l’Éducation gratuite et à des conditions d’existence dignes.

La FERC CGT revendique la régularisation immédiate de tous les travailleur·ses sans papiers sur simple preuve de leur relation de travail, la scolarisation de tous les enfants, le droit à la poursuite d’étude gratuite dans le supérieur. Elle sera de tous les combats contre la loi immigration et appelle à participer à l’ensemble des mobilisations qui auront lieu en France le 18 décembre, à l’occasion de la journée internationale des migrant·es.

Montreuil, le 1er décembre 2023

Succès du Snéad aux élections du CNESERAC !

Suite à l’élection du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche artistiques et culturels (CNESERAC) ce mardi 28 novembre, la liste du Snéad-CGT, qui y candidatait pour la première fois, a remporté 3 des 5 sièges à pourvoir dans son scrutin (« enseignants des écoles d’arts plastiques”). Sont élu·es : Marie-Laure Viale (Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire), Florian Gaité (ESA Aix-en-Provence) et Camille de Singly (EBABX Bordeaux) ; ainsi que leurs suppléant·es : Isabelle Jégo (EESAB Rennes), Olivier Huz (ISDAT Toulouse) et Fanny Béguery (ENSBA Lyon).

Nous nous réjouissons de ce franc succès qui nous permettra de porter la voix des personnels enseignants des écoles d’art et de design territoriales, et d’en défendre au mieux les intérêts. Composé de 69 membres, dont 33 élu·es, le CNESERAC est une instance représentative et consultative placée sous la tutelle du Ministère de la culture, en charge de débattre des orientations des politiques d’enseignement et de recherche en arts (architecture & paysage, arts plastiques & design, cinéma & audiovisuel, patrimoine, spectacle vivant), qu’il s’agisse des moyens financiers alloués aux établissements, des orientations générales des contrats pluriannuels signés entre l’État et chaque établissement d’enseignement supérieur, des liens avec les structures de recherche, ou plus généralement de l’offre de service public, dont dépend l’EMA de Chalon qui voit aujourd’hui son statut menacé et son habilitation à délivrer des diplômes remise en question. 

Conscient des enjeux des décisions politiques actuelles et à venir pour nos écoles territoriales, le Snéad-CGT s’engage à porter son engagement et à mener la lutte au sein du CNESERAC avec force, discernement et détermination.

[Lire le communiqué en pdf + répartition des sièges du CNESERAC]

Le Grand Chalon, fossoyeur de l’École Média Art ?

Réunion d’information à l’École Média Art du Grand Chalon (34, rue Fructidor, Chalon-sur-Saône) mardi 28 novembre à 17h. 

Appel au rassemblement jeudi 30 novembre à 9h30 à l’École Média Art pour rejoindre ensuite le siège de l’agglomération du Grand Chalon où se tiendra le Conseil d’Administration de l’école à partir de 10h.

[téléchargez le communiqué en pdf]

L’ensemble de l’équipe enseignante, administrative et technique et les étudiant·es de l’École Média Art (EMA) du Grand Chalon découvrent avec stupeur, par voie de presse, une prise de parole de Sébastien Martin, Président de l’agglomération du Grand Chalon, annonçant la fermeture de l’enseignement supérieur de l’école.

Très concrètement, cela signifie des changements d’affectation pour les titulaires, des licenciements ou des non-reconductions pour les personnels contractuels de l’école, qui représentent une grande part de la masse salariale assurant l’enseignement supérieur et le fonctionnement de l’EMA. Ces bouleversements dramatiques adviendront-ils “dès septembre prochain” ou font-ils partie des “solutions” qui pourraient intervenir dans les semaines à venir ? Cela, l’article ne le dit pas, et l’on est en droit de s’interroger sur la considération du Président de l’agglomération pour ses salarié·es et pour les syndicats, informés de leur sort par voie de presse. 

Et qu’en est-il des 53 étudiant·es et de leur famille qui, à peine la rentrée passée, apprennent que leur école va fermer de manière imminente ? Quel avenir pour ces étudiant·es qui ont choisi l’école, qui ont fait le choix de venir s’installer à Chalon, qui s’endettent pour poursuivre des études ? 

Contrairement à ce qui est dit dans l’article d’Info-Chalon, l’avis du “Haut Conseil de l’Éducation Artistique et Culturelle” (HCERES, en réalité Haut Conseil de l’évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur) concernant l’établissement n’est pas défavorable mais réservé. Cet “avis” est ensuite transmis aux Ministères de la Culture et de l’Enseignement Supérieur, qui préconisent à leur tour l’accréditation ou la non-accréditation du diplôme. Si, à ce stade, les Ministères préconisent la non-accréditation du DNA de l’École (Diplôme national d’art), il s’agit bien d’une “préconisation” et non d’un avis définitif, contrairement à ce que l’article et les propos du Président du Grand Chalon laissent penser. C’est au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche artistiques et culturels (CNESERAC) et au Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER) qu’il reviendra d’accréditer ou non le diplôme de l’établissement, procédure qui aura lieu entre janvier et juin 2024. Nous n’en sommes donc pas encore là. On ne peut alors que s’étonner de l’empressement du Président du Grand Chalon à abonder dans le sens de la préconisation du Ministère, là où il devrait plutôt défendre avec fierté et conviction le rôle essentiel de l’école pour le territoire du Grand Chalon ainsi que son bilan positif (forte restructuration, budget à l’équilibre, effectifs en hausse de +44% pour la 1ère année et de 25% pour l’ensemble des années). Il nous semble donc désormais clair que l’agglomération cherche à camoufler sa volonté propre de mettre fin à l’enseignement supérieur de l’École Média Art derrière une prétendue injonction ministérielle. 

Un rapport réservé (et non défavorable) signifie qu’il y a du travail à faire, et des axes d’action y sont donnés pour avancer dans la bonne direction. L’actuelle direction et l’équipe pédagogique en place en sont pleinement conscientes et sont constamment mobilisées pour porter un enseignement d’excellence dans cette école et pour son territoire. En octobre dernier, l’école accueillait ainsi en workshop Corentin Canesson, peintre reconnu sur la scène nationale et internationale, dont le travail, salué par le Prix du Frac Bretagne, est présent dans une dizaine de collections publiques, ou Pepo Salazar, artiste basque exposé au Pavillon espagnol de la Biennale de Venise en 2015. L’année dernière, les commissaires et théoricien·nes François Aubart et Jade Barget, présent·es sur la scène internationale, sont également venu·es à l’école à la rencontre des étudiant·es. C’est là le signe d’une école vivante, en mouvement, connectée avec la scène nationale et internationale grâce à la qualité de son équipe enseignante, sans jamais perdre de vue son ancrage territorial. 

L’école est en effet en plein développement de ses trois axes de recherche, qui englobent la riche histoire du territoire en termes d’image et d’innovations techniques, les liens entre art et industrie et enfin la formation continue, qui relie l’enseignement supérieur et les pratiques amateurs dans une logique de transmission. Il convient enfin de mentionner les multiples partenariats en cours et à venir avec des structures et institutions du territoire — le Conservatoire de Rayonnement Régional, la Péniche, la Méandre, etc. — ou encore de mentionner l’exposition qui s’est tenue dans des commerces de Chalon-sur-Saône l’année dernière.

Contrairement à ce qui est dit et comme son nom l’indique bien, l’agglomération est la tutelle principale de l’École Média Art du Grand Chalon ainsi que son principal financeur, et ce à plus de 90%. En tant que telle, la décision de la fermeture de l’enseignement supérieur lui revient en totalité. 

Par ailleurs, l’absence de dialogue de la part de l’agglomération avec les salarié·es et les étudiant·es de l’école et le choix d’une communication médiatique montrent bien le peu de cas fait des principaux intéressés, et la volonté de saborder l’enseignement supérieur aussi vite que possible, sans concertation et avant même la décision finale concernant l’accréditation du DNA, en gardant à l’esprit qu’une non-accréditation ne reviendrait toujours pas à la fin de l’enseignement supérieur car d’autres modalités d’existence seraient encore possibles. Encore faut-il le vouloir. 

Par conséquent, nous demandons solennellement au Président du Grand Chalon de revenir sur une décision qui lui appartient pleinement et de s’entretenir à la fois avec les équipes et leurs représentants syndicaux, et avec ses interlocuteurs au Ministère de la Culture, afin de sauver cette école, élément moteur de son territoire, et non d’en être le fossoyeur. 

Écoles d’art et design en lutte
→ Le Snéad-CGT
→ Le Massicot
→ Le SNAP-CGT
→ Le STAA
→ SUD-Collectivités Territoriales
→ La Buse
→ Économie solidaire de l’art
→ Les Mots De Trop

Solidarité avec le peuple palestinien et lutte contre l’antisémitisme

Revue des interventions de la CGT :

— [10/11/23] « Rien ne justifie ou n’excuse jamais l’antisémitisme », intervention de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT lors de la commémoration de la nuit de cristal organisée par le RAAR (réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes) au gymnase Japy le 9 novembre 2023 [Lire]

— [9/11/23] Le 18 novembre, appel à manifester pour un cessez-le-feu à Gaza [Lire]

— [8/11/23] « Solidarité avec le peuple palestinien ». Mardi 7 novembre, Madame Hala Abou Hassira, Ambassadrice de la Palestine en France s’est adressée, lors du Comité Confédéral National, aux responsables des organisations professionnelles et territoriales de la CGT [Lire]

— [20/10/23] « Pour une paix juste et durable entre israélien·nes et palestinien·nes », communiqué de la FERC CGT [Lire]

— [9/10/23] « Pour une paix juste et durable entre Israël et la Palestine ! », communiqué de la CGT [Lire]

Élection au Cneserac — 20 octobre – 14 novembre 2023

Les élections des représentant·es enseignant·es au Cneserac (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche artistiques et culturels) viennent de débuter et se dérouleront jusqu’au 14 novembre.
Pour la première fois, le Snéad a déposé une liste, dont voici ci-après la composition et la profession de foi. L’objectif est de siéger dans cette instance pour pouvoir participer aux réflexions sur les orientations générales ainsi que sur les emplois et moyens financiers alloués aux établissements de l’enseignement supérieur culture (art, design, architecture, patrimoine, spectacle vivant et cinéma). Plus largement, il s’agit d’être reconnu comme un interlocuteur incontournable auprès du ministère de la Culture.

Sont électeur·trices les représentant·es enseignant·es au sein des CA, Conseils pédagogiques (CPSVE, CEVE) et Conseils scientifiques / Conseils de la recherche au sein de chaque établissement. Si votre école ne vous en a pas déjà informé·e, n’hésitez pas à réclamer à votre administration votre matériel de vote.

Votez Snéad !

Profession de foi

Une large mobilisation des écoles supérieures d’art et design a permis, au cours de l’année 2022-2023, de prendre conscience collectivement de l’état de crise dans lequel se trouve une majorité de nos établissements : difficultés financières croissantes, absence d’autonomie réelle, modes de gouvernance toxiques. En cause : des dotations budgétaires excessivement insuffisantes, en particulier de la part de l’État, et des injonctions contradictoires entre les attentes politiques des tutelles financières, leur traduction dans des projets d’établissements pilotés par les directions, et les missions de personnels surqualifiés mais déclassés, supposés développer des pratiques pédagogiques et de recherche exigeantes sans en avoir pleinement les moyens.

Dans un tel contexte, la revalorisation du statut des personnels enseignants, attendue depuis 20 ans, paraît un cap infranchissable, alors que ce devrait être le préalable à toute politique d’enseignement supérieur sérieuse.
Notre liste entend défendre au sein du CNESERAC, et porter ainsi auprès du Ministère de la Culture, des positions défendues par le Snéad (Syndicat national des écoles d’art et de design – CGT) depuis sa fondation ou élaborées plus récemment dans le cadre inter-organisations des Écoles d’art et design en lutte, dont le Snéad est l’une des organisations motrices :
– Statuts uniques pour les personnels enseignants des écoles d’art territoriales et nationales, et revalorisation pour toustes
– Évolution du statut des écoles pour des modes de gouvernance plus démocratiques
– Défense du maillage territorial des écoles
– Moyens à la hauteur de nos missions (pédagogiques et scientifiques) et de nos équipements
– Mise en œuvre d’une réelle pensée critique sur la place des écoles d’art et design dans la société
– Réflexion sur la professionnalisation des étudiant·es et diplômé·es articulée avec celle sur le statut des travailleur·euses de l’art

Qui plus est, nous nous engageons à ce que notre présence au Cneserac facilite une plus grande transparence sur les discussions et travaux qui s’y mènent, en rendant compte auprès de la communauté des écoles d’art et design des activités des représentant·es élu·es de notre liste.

10 ans après des transformations majeures de leur fonctionnement, dont la pérennité dans le temps n’a manifestement pas été anticipée, nos écoles sont à un moment peut-être charnière de leur histoire. Nous entendons porter au CNESERAC à la fois un engagement sans concession et une force de proposition pour que l’avenir de nos écoles ne soit pas à l’image de la crise dans laquelle elles sont aujourd’hui.

Un avenir meilleur est non seulement désirable, mais aussi possible et nécessaire !

[Communiqué unitaire] Notre pays est en deuil et en colère

Notre pays est en deuil et en colère. Le meurtre de Nahel tué par un policier à bout portant à Nanterre, a mis à nu les effets de décennies de politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit et particulièrement les personnes racisées et précarisées. L’escalade des violences est une impasse et doit cesser. La conception essentiellement répressive de la police, et l’évolution législative de 2017 sur l’usage des armes de service, aggravent ce que la population vit et subit que ce soit en termes de discriminations et de pratiques racistes.

Les tensions entre population et police viennent de loin et s’inscrivent dans une histoire marquée d’injustices, de préjugés, de violences, de discriminations, de sexisme… et d’un racisme systémique qui traverse l’ensemble de la société et qui n’est toujours pas éradiqué.

Les habitant·es des quartiers concernés et notamment les femmes pallient bien souvent seul·es les carences en termes de services publics. C’est bien la régression de ceux-ci, l’école, les lieux de partage et de culture, sportifs, la poste, les administrations etc. et le recul du soutien de l’État au tissu associatif qui ont largement contribué à marginaliser ces quartiers et des territoires entiers bien au-delà, particulièrement dans les Outre-mer.

L’abandon de ces populations de quartier est aggravé par le contexte économique d’appauvrissement, d’inflation, de hausse des loyers, des prix l’énergie et la réforme de l’assurance chômage. Les inégalités sociales touchent particulièrement les enfants et les mères isolées. C’est ce que montrent les révoltes qui ont secoué les quartiers populaires depuis quelques jours en réaction à la tragédie de Nanterre.

En plus de décennies de dérives d’une politique du maintien de l’ordre, de lois sécuritaires (loi sécurité globale, loi séparatisme…) et de mesures d’exception, nous assistons depuis quelques jours à des pressions du gouvernement pour mettre en place une justice expéditive. Le prononcé de mises en détention préventives systématiques avec des peines de plus en plus lourdes n’est pas acceptable !

L’urgence n’est pas celle de la répression qui ne fera que renforcer l’extrême-droite et fera reculer une fois de plus les droits et libertés.

L’apaisement durable n’est possible que si le gouvernement prend les mesures nécessaires pour répondre à l’urgence de la situation et aux exigences des populations concernées.

L’ONU a critiqué à plusieurs reprises les politiques sécuritaires et les problèmes institutionnels de racisme en France, en particulier dans les forces de l’ordre.

Ce sont les discriminations qui sont un poison toxique qui décrédibilise l’idée même d’égalité et sème le désespoir.

L’extrême droite en fait son lit pour diviser toujours davantage la société. Nous dénonçons l’appel à la guerre civile contre les quartiers populaires et la qualification des personnes qui en sont issues de « nuisibles » par des syndicats de policiers.

Nous condamnons la constitution d’une cagnotte de soutien au policier qui a tué Nahel à l’initiative d’un membre de l’extrême droite et l’absence de toute action du gouvernement, mettant ainsi de l’huile sur le feu.

Tout est à repenser et construire. Il faut partir de bases nouvelles, créer des espaces de discussions larges et tirer les leçons des erreurs des politiques publiques depuis des décennies, en respectant les histoires, parcours, cultures et singularités dont se nourrit notre aspiration collective à l’égalité. Il est plus que temps d’écouter et de prendre en compte les demandes des habitant·es des quartiers populaires et en particulier sa jeunesse !

La situation nécessite que le gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l’affrontement :

  • abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;
  • une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement ;
  • le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;
  • la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité
  • administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police.

Rien ne peut cependant se faire sans un autre partage des richesses, sans lutter contre les inégalités sociales. Rien ne peut se faire sans la lutte contre la pauvreté et la précarité, aggravées par le dérèglement climatique, la hausse des loyers et des charges, et sans le renforcement des services publics et de l’éducation populaire. C’est à ces chantiers que le gouvernement devrait s’attaquer au lieu de mener des politiques publiques régressives qui font le lit de l’extrême droite.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités et partis politiques sont mobilisés pour le maintien des libertés publiques et individuelles.

Dans l’immédiat, nous appelons à rejoindre tous les rassemblements et marches autour de ces revendications, partout dans le pays à partir du mercredi 5 juillet, à l’exemple de la marche organisée par le Comité Vérité et Justice pour Adama le 8 juillet, à Beaumont-sur-Oise, et de celle de la Coordination Nationale contre les violences policières du 15 juillet.
Nous appelons à des marches citoyennes le samedi 8 juillet dans toute la France et les territoires ultra-marins.

Nous construirons ensemble les suites de ces mobilisations.

SIGNATAIRES DE L’APPEL

Syndicats : CGT, CNT-Solidarité Ouvrière, Fédération Syndicale Étudiante (FSE), FSU, Solidaires Étudiant-e-s, Syndicat des Avocats de France, UNEF le syndicat étudiant Union, Syndicale Solidaires, Union Étudiante,
Associations : 350.org, Adelphi’Cité, Amnesty International France, Alternatiba, Alternatiba Paris, Les Amis de la Terre France, ANV-COP 21, Attac France, Bagagérue, Conscience, Coudes à Coudes, DAL Droit au Logement, La Fabrique Décoloniale,FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigrés-e-s), Fédération Nationale de la Libre Pensée, Fédération nationale des maisons des potes, Femmes Egalité, Fondation Copernic, Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·es), Greenpeace France, Jeune Garde Antifasciste, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Memorial 98, Observatoire nationale de l’extrême-droite, Organisation de Solidarité Trans (OST), Planning familial, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les racismes-RAAR, REVES Jeunes, SOS Racisme,
Collectifs : Alliances et Convergences, Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon & Environs, Colère Légitime, Collectif civgTENON, Collectif des Écoles de Marseille (le CeM), Collectif national pour les Droits des Femmes, Collectif Nouvelle Vague, Collectif Vérité et Justice pour Safyatou, Salif et Ilan, Collective des mères isolées, Comité des Soulèvements de la Terre Sud-Essonne, Comité Local de Soutien aux Soulèvements de la Terre Aude, Comité Soulèvement Bas-Vivarais, Comité les Soulèvements de la Terre Lyon et environs, Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Villefranche, Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Romans-sur-Isère, Comité nîmois de soutien aux Soulèvements de la Terre, Comité de soutien à Moussé Blé, Comité justice et vérité pour Mahamadou, Comité Les Lichens Ardéchois, Comité Vérité et Justice pour Adama, Coordination des comités pour la défense des quartiers populaires, Démocra’psy, Dernière Rénovation, En Gare, Justice pour Othmane, La Révolution est en marche, La Terre se soulève en Corrèze, Le Peuple Uni, Les Soulèvements de la Terre – comité Île-de-France, Les Soulèvements de l’Entre2Mers (33), Lyon en lutte, Lyon Insurrection, Nîmes Révoltée, Réseau GBM, Rejoignons-nous, Collectif du 5 novembre – Noailles en colère (Marseille), Syndicat des quartiers populaires de Marseille, Collectif Justice pour Claude Jean-Pierre, Youth for Climate IDF,
Organisations politiques : ENSEMBLE ! – Mouvement pour une Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire, Europe Ecologie Les Verts (EELV), La France insoumise (LFI), Front Uni des Immigrations et des quartiers populaires (FUIQP), Gauche Ecosocialiste (GES), Génération.s (G.s), Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Parti de Gauche (PG), Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS), Parti Ouvrier Indépendant (POI) Réseau Bastille, Révolution Écologique pour le Vivant (REV), Union communiste libertaire (UCL).

Écoles d’art en luttes / 4 juillet à 10h30 à Arles

👉 Mardi 4 juillet 2023 à 10h30
Salle Jean et Pons Dedieu, Rue Reattu, 13200 Arles

L’année 2022-2023 a été marquée par une forte mobilisation des écoles d’art et de design contre la paupérisation qui les menace. L’inflation n’explique pas à elle seule cette situation. Comment lutter contre le désengagement et l’indifférence du ministère de la Culture vis-à-vis des écoles ? Quelles perspectives donner pour les travailleur‧euses de l’art ? Une rencontre nourrie d’échanges pour donner la parole aux étudiant‧es et à la profession.

Avec : Snap CGT, CGT Spectacle, Snéad CGT, LENA CGT, Le Massicot, La Buse, STAA CNT-So, l’interorgas École d’art et design en lutte, les travailleur‧euses de l’art 13, l’oeuvrière.

NA (Non)

Brèves du mouvement « NA », Université d’art de Téhéran, Iran.

« NA » #1 – « Na », Non en persan, est devenu le nouveau mot d’ordre de la résistance au régime des mollah après le puissant communiqué des étudiant·es de l’université d’art de Téhéran, qui luttent contre l’apartheid des genres et l’imposition de l’uniforme islamique aux étudiantes et qui sont sévèrement réprimé·es. Voici un extrait : « Il y a une mer de sang entre nous et vous. Nous qui sommes ensemble depuis bientôt un an, n’avons rien à vous dire à part un mot : NON. Après votre accent renouvelé sur l’apartheid des genres et l’obligation d’aller à l’université avec un maqnaeh (coiffe), après avoir coupé l’eau et utilisé la violence contre nos amis qui ne faisaient qu’organiser un sit-in pour l’égalité au Campus, nous réitérons que nous ne ferons pas marche arrière. Ce ciel est encore plein d’étoiles même après en avoir tiré certaines au sol quotidiennement. La plaie qui s’est ouverte en septembre (2022) saigne toujours. Et nous nous tenons main dans la main pour la liberté »

« NA » #2 – Les étudiant·es des dizaines d’universités apportent leur soutien à leurs camarades de l’université d’art de Téhéran qui luttent contre la répression et l’apartheid des genres. Voici l’extrait du communiqué des étudiant·es de l’université d’Ahvaz : « La répression tourne en rond et engloutit toute personne libre, ignorant que le désir de liberté et de choix ne fait que se renforcer à chaque coup porté à sa racine. Vous, étudiants de l’université d’art, enseignez-nous la résistance et nous serons à vos côtés jusqu’à ce que nous atteignions la liberté. […] Le voile obligatoire est un symbole de discrimination sexuelle dans notre société et est contraire à tous nos droits humains. Nous ne resterons pas silencieux face à cette obligation. Nous lutterons contre cela où que nous soyons et de toutes les manières possibles, et nous ne permettrons pas que la répression nous fasse reculer. Notre objectif est d’atteindre une université libre et exempte de préjugés, et rien ne peut nous empêcher d’y parvenir. »

NA #3 – Dans un nouveau communiqué les étudiant·es de l’université de l’art de Téhéran remercient leurs camarades des autres universités pour leur soutien : « …Fini le temps où nous étions des gorges nouées, aujourd’hui nous sommes une épine dans la gorge de nos oppresseurs. Nous sommes aux côtés des familles des victimes et des blessés de ces années noires. Nous sommes debout et nous ne connaissons pas le silence. Nous savons que la grande victoire ne se produit pas du jour au lendemain, et que la seule façon de reconstruire cette maison est de rester fort dans les petites et grandes luttes. Nous avons donc le cœur fort pour aller de l’avant, main dans la main, vers la liberté. »

NA #4 Extrait de la tribune signée par des militantes féministes iraniennes : «…Les étudiants de l’université d’art, en protestant et en résistant contre les forces répressives, n’ont pas permis au gouvernement islamique misogyne de porter atteinte aux valeurs de la révolution en cours, qui sont la libération des femmes, la vie et la liberté… Nous, un groupe de militantes des droits des femmes, déclarons notre soutien inconditionnel et soulignons que la lutte contre le voile obligatoire est toujours l’un des domaines les plus importants de la lutte contre l’apartheid des genres et que nous sommes tous ensemble contre le voile et l’oppression sexuelle. Nous considérons le « NON » des étudiants de l’université d’art comme un « NON » de toute la société à la République islamique dans son ensemble et appelons la société dans son ensemble à soutenir les étudiants de l’université d’art de Téhéran et tous les étudiants. »

(Source : Lettres de Téhéran, @LettresTeheran sur Tweeter)

1er mai : faisons fleurir les luttes

La CGT appelle l’ensemble du monde du travail à faire du 1er mai une journée puissante de manifestation portant l’exigence du retrait de la réforme des retraites, de la Paix et de la justice sociale, en France et partout dans le monde.

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↪ Retrouvez le kit militant sur le site de la CGT

↪ Lieux de rdv : Voir la carte des mobilisations ainsi qu’auprès de votre Union départementale ou locale CGT